Tendre ampoule électrique
Ici là
Un jour, nous ne serons rien.
Nous bougerons lentement, nous serons le jour même. Nous ne penserons plus à hier.
Nous mangerons du pain, perdus dans les bordures. Nous parlerons de travers, nous penserons à côté.
Rien de plus.
Nous nous habillerons comme personne, nous cultiverons nos oublis. Nous décrocherons les lustres, nous détruirons les compteurs.
Nous oublierons demain. Nous pourrons même mourir avant les autres.
Nous ne serons rien. Rien de plus que ça.
Nous ne sauverons rien d’avant, chaque instant nous recommencerons. Nous marcherons de biais, vers le mauvais sens. Nous resterons même sur place. Nous serons comme une traversée immobile.
Nous laisserons tourner les trains, filer les pendules.
Juste ça.
Nous resterons de glace, parfumés de soupirs. Nous détacherons nos corps, nous ne garderons plus nos prénoms.
Nous serons une vie ramassée. Nous serons une vie suspendue.
Nous serons là et nous serons peu.
Traits gradués, très précis. Il a du battre son plein pour faire de la place. Plaindre le bas, pacifier le fer, à gauche, à droite, pour essayer. Yann Febvre a un bleu. C’est pour les fuites, les écroulements, les perles et les débits. Parce qu’on dit que le bleu. Cru il croit. Mais d’autres racontent qu’il a utilisé le doute de la mémoire pour combler l’histoire 4 x 5. Va savoir. Dernièrement on l’a vu en forme mais on ignore laquelle.
Lire aussi : Le cheval à l’étage — À perte de vue — Comme ça meut — Le prénom de la mouche — Une fracture sociale — Souvent toujours — Chaque chose — Flexible — Comme on devient — Mourir à l’envers — Deux trois airs de rien — De la fuite dans les idées — Même déplié — Les concours de circonstance — En plus de la marche arrière — L’intérêt des lieux communs — La moche — Et maintenant — La déviation de Chronique et Tartare — C’est comme si j’y étais, invisible
Texte et image : Yann Febvre.
11/2025







