Chromique #80
Mourir à l’envers
J’ai beau tourner les pages, j’en suis toujours entre le début et la fin.
Putain de merde de bordel de saloperie, c’est quoi ces conneries !
Toute une vie passée à être banal, pour si peu, te pense pas exceptionnel maintenant.
Héroïsme et morale, forme d’aliénation.
Je suis passé du coq à l’âne, c’était bien.
C’est d’accord, tu me payes en liquide mais je l’encaisse pas de suite.
Être vivant, c’est mourir à l’envers.
Tu vois, ce que je te dis, ça peut pas se traduire par des mots.
L’est est à l’ouest.
À l’hippodrome, j’ai vécu comme dans un roman de gare.
Je ne suis que cendres à l’intérieur.
Tu comptes passer de ton état larvaire à une forme quelconque d’intelligence un jour ?
Pas très absorbant ce journal du soir… Zut.
Petit homme, tu l’aimes le centre dis-moi.
Demain, c’était comme hier.
J’ai bu la tasse, le petit doigt relevé.
Ce qu’y dit pas lui… Yann Febvre.
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Texte et image : Yann Febvre.
04/1994
Et par là encore…