Nuits américaines

John meurt à la fin, David Wong

L’histoire continue ou je peux remballer ?

100 %
3 h du matin. Seau de steaks crus et d’os de poulet. Il me faut une tarte, vite.

En machine à l’eau tiède
Je ris. Elle gloussa. On se tut. On a laissé une trainée de vêtements entre la porte et le sofa.

Cycle délicat
Elle pleurait beaucoup. Elle dormait beaucoup. On se disputait beaucoup. Elle est partie.

Ne pas utiliser d’agent de blanchiment
– Qu’est-ce qu’on fait ?
– On reste là. Garde le pistolet pointé sur moi, d’accord ? On reste là et on attend le soleil. Puis je parlerai à John, il saura quoi faire.

100% délicat. John meurt à la fin de David Wong, extraits choisis par Tom Sergent pour Magazine Aléatoire. Image : Thomas Smillie.

Étendre à l’ombre
Il brandissait toujours l’araignée qui remuait les pattes.
– Rouge. Grès. Trombone. Tache. Traîner.
Et progressivement je mourrais.

Repassage à l’envers
Je retournai au vidéoclub et bossai le reste de la journée parce que je suis un gros abruti.

Fabriqué
Avec un sachet de gelée, l’intérieur de deux détecteurs de fumée, un paquet de cartes à jouer déchirées, le liquide de l’air conditionné de ma voiture et neuf autres ingrédients.

David Wong.
Si j’avais ce corps-là moi aussi je porterais un short en plein mois d’octobre. Du papier de boucherie. Un tablier blanc. Il fait tellement sombre putain. Pas de lune ni d’étoiles et nous sommes seuls ici… Va‑t’en. On a tout ce qu’il faut dans le camion. Quand tu seras sur ton lit de mort, tu regretteras tout le temps que tu auras passé à attendre des gens. Il demanda « Tu es David Wong ? ».

John meurt à la fin, traduction de l’anglais (États-Unis) par Charles Bonnot, éditions Super 8 pour la traduction française (2014).

Tom Sergent. Depuis qu’il a retrouvé un morceau de contrôle, l’air de Tom s’est raréfié au point qu’il a séché, intégralement. Sa femme l’aime sans rien faire, il y a toujours eu comme un flottement et des papiers froissés. Un jour, ce monsieur m’a acheté un petit morceau de lard.

Lire aussi : Bienvenue à Oakland, Eric Miles WilliamsonRipley Bogle, Robert McLiam Wilson — Le Diable tout le temps, Donald Ray Pollock — Stone Junction, Jim Dodge

Extraits choisis : Tom Sergent — Image : Thomas Smillie, Sans titre, Cyanotype, Smithsonian Institution Archives, 1890.
06/2024

À lire aussi…
Smith et Baptiste. Paul de Sorbier

Smith et Baptiste. Paul de Sorbier

Stone Junction, Jim Dodge. Tom Sergent

Stone Junction, Jim Dodge. Tom Sergent

Deux hommes et un troisième, petit, mort. Paul de Sorbier

Deux hommes et un troisième, petit, mort. Paul de Sorbier

La chute des mots. Paul de Sorbier

La chute des mots. Paul de Sorbier

Ripley Bogle, Robert McLiam Wilson. Tom Sergent

Ripley Bogle, Robert McLiam Wilson. Tom Sergent

Le Diable tout le temps, Donald Ray Pollock. Pat Mills

Le Diable tout le temps, Donald Ray Pollock. Pat Mills

Des mains pour allumer la mèche. Paul de Sorbier

Des mains pour allumer la mèche. Paul de Sorbier

Bienvenue à Oakland, Eric Miles Williamson. Tom Sergent

Bienvenue à Oakland, Eric Miles Williamson. Tom Sergent