Nuits américaines

Bienvenue à Oakland, Eric Miles Williamson

« L’essence et la vraie beauté d’Oakland, on les perçoit quand on n’y voit plus à six mètres. Oakland, c’est le plus bel endroit de la planète, et je sais de quoi je parle, parce que je suis un diapason posé sur le trou du cul de la beauté. »

Une vue sur Oakland, Californie. Extraits choisis de l'ouvrage d'Eric Miles Williamson pour Magazine Aléatoire.

Pour s’y rendre :
Tu descends la voie ferrée, c’est le chemin le plus rapide.

Sur place :
Tuer, c’est tout ce qui te reste à faire quand les flics que tu connais ne peuvent pas s’en charger à ta place. Mais attention, va pas te faire choper.

Où dormir :
Je n’étais pas plus heureux qu’un autre de vivre à la décharge, mais je n’avais pas vraiment le choix, vu que Pop allait se marier. Et puis, je n’étais pas le seul à vivre là. J’étais en bonne compagnie. Les feux de camp scintillaient sur les collines de poubelles, sur l’alu et le verre cassé, ça faisait comme des petites étoiles orange.

Boire un verre :
C’est drôle tu sais : quel que soit le nombre de jobs que t’as perdu et ton degré de pauvreté, que t’aie un endroit où dormir ou que tu crèches à la décharge, quoi qu’il arrive, y a toujours moyen de mettre la main sur un verre ou sur de la grosse binouze.

Où dîner :
Sur la table du buffet, un chaudron de soupe de tête de chèvre mijotait, avec les globes complètement cuits et de la mousse jaune gargouillant par les orifices, des amas de poils qui se détachaient des cornes et des oignons entiers flottant comme des fleurs ouvertes dans le bouillon.

Se repérer :
« C’est pas là qu’elle devrait être, la colline » a dit un de ces types à Jones.
Il a étalé le plan sur le capot de sa Chrysler de luxe, plissé les paupières et pointé un doigt rose sur le dessin, avant de le pointer vers la colline de Jones.

Eric Miles Williamson.
Grosse merde. Je n’écris pas pour les snobs. J’écris pour ceux qui ne sont pas encore nés, et pour les morts. Je n’écris pas pour toi. Ni pour ce gang de femmes au foyer qui m’ont invité dans un bar pour que je leur parle de mon dernier bouquin.

Bienvenue à Oakland, paru au Éditions Fayard en 2012, traduit de l’anglais (États-Unis) par Alexandre Thiltges.

Tom Sergent. Depuis qu’il a retrouvé un morceau de contrôle, l’air de Tom s’est raréfié au point qu’il a séché, intégralement. Sa femme l’aime sans rien faire, il y a toujours eu comme un flottement et des papiers froissés. Un jour, ce monsieur m’a acheté un petit morceau de lard.

Lire aussi : Ripley Bogle, Robert McLiam Wilson — Le Diable tout le temps, Donald Ray Pollock — Stone Junction, Jim Dodge

Extraits choisis : Tom Sergent — Image : Underwood & Underwood, The skyline of Oakland California, from across Lake Merritt, Irma and Paul Milstein Division of United States History, Local History and Genealogy, The New York Public Library (1862–1963).
04/2022

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