Anachronique

Ses mains sur ta peau

403. Pour faire simple : faire court. Pour faire court : faire.

18. À l’instant de ta chute ou de ta simple déconvenue, plus encore qu’au spectacle du malheur d’autrui, rappelle-toi que dans dégringolade il y a rigolade.

411. Ô, mon début, mon milieu, ma fin ! Ma pièce de choix ! Mon beau volume ! Mon vide, mon creux, mon rien ! Toi ! Tu ! Ma ! Mon ! Mes !

278. Tant qu’elle ne t’a pas souri, tu ne soupçonnes pas qu’il puisse lui manquer des dents. Après qu’elle t’a souri, imagines-tu la chance autrement que édentée ?

798. Résolution de problème : poème.

179. C’est pas tout ça, mais que devient l’origine ?

287. Guetter n’est pas goûter.

878. Aplatir petits tas. Terrasser toute butte. Colmater orifices. Reboucher les fissures. Emplir les fossettes, ravines et rigoles. Débouler dans les plis. Étirer. Aplanir. Étaler. Abolir le relief. Dérouler l’horizon.

328. Le fort élan du faible fera plier le faible effort du fort.

678. Avant, c’était rien. Après, ça continue. Tout démarre au milieu.

664. Un jour, il m’a écrit, en polonais : J’ai détesté t’aimer. J’adorerai te haïr. J’ai répondu : Me too. Ich auch. Liebe… Voilà ce qui arrive quand on ne lit pas le polonais.

83. Ça engage tout l’être – ça n’engage pas tout.

658. Le soleil a raison : l’ombre n’a pas tort – même, et surtout, en plein midi – elle est son œuvre.

827. Au bout de la route, un gouffre attend. Ou un mur. Ou simplement l’ennemi. Tu prendras tout ton temps pour t’y rendre. Pour te rendre.

717. Artiste – deux types de ruse : faire mumuse ; invoquer la muse.

277. Le tendre dure – l’effet-mère est durable.

832. Doit-on chercher la beauté ou la simplicité ?

135. Jambes écartées sur son lit d’algues, bras ouverts aux quatre courants, l’étoile de mer savoure, tout comme moi, les largesses confortables d’un ondulant célibat.

623. Mieux que faire, être ne peut. Plutôt dire peut-être : Mieux que faire faire, être peut-être ne peut que le faire.

341. Sûr que le suicidaire reporterait ses plans si, l’ayant au moins une fois caressée, il pouvait espérer à nouveau laisser voyager ses mains sur ta peau.

« Ses mains sur ta peau » d'Ana Tot fait partie de « Caresser l’idée », suite d’aphorismes aux allures burlesques. Pour Magazine Aléatoire, extraits.

Faites un trou peu profond dans le sable. Si vous ne voyez pas créez un trouble au plafond dans le sas. Toujours rien ? Pourtant il y a un double dans le fond. C’est mieux qu’un subterfuge, c’est un dédoublement, on l’appelle Ana Tot.

« Ses mains sur ta peau » fait partie de l’ouvrage Caresser l’idée, 900 approximations, approximativement – et pour commencer d’Ana Tot. Pour Magazine Aléatoire, morceaux choisis…

En savoir plus : @Ana-Tot-Grand-Os

Lire aussi : Bienvenue en enferJeux de nainsMes lunettesLes trois muetsLe signal

Texte : Ana Tot — Image : d’après One-Handed Sign Language Alphabet. The Encyclopaedia Britannica Company, 1910.
09/2025

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