Tendre ampoule électrique
Je vois #3
Je vois cité blanche cité noire et puis crack
l’homme et sa musique expulsés de son bloc
Passant soumis tout à coup passant à l’attaque
et dans la chaleur de la nuit défiant le roc
du destin qui l’a fait zombie chômeur risible
pareil au type de ce film devant lequel
un soir de rien il aspira un splif nuisible
qui le percha là-haut au-dessus de Babel
la tour dans cette fureur de langues sauvages
qui toujours flambent dans les songes et les chairs
C’est pourquoi maintenant il danse aux pieds des cages
quand de sa peau s’évaporent ces mots très chers
qui vont dans la nuit des antennes et des alarmes
joindre leurs folies à la folie des oiseaux fous
Mais déjà des balcons réveillée une bouche le blâme
une autre l’injurie salaud pédale on se lève nous
aux aubes blêmes des trains des métros C’est trop
de te voir là valser du cul et des pupilles
briser à coups de baffles nos sommeils au galop
nos élans supérieurs de bêtes à pilules
Mais qu’importe pour lui ces mécaniques cassées
Qu’importe pour ses pas ces flèches émoussées
Il est cible il le sait mais de quelque chose d’autre
qui le prend le lève et pour mes yeux d’apôtre
dans le ciel assassin à la croix l’élève
Jean-Luc Aribaud. Vivant. Miette dans la mandibule, ses deux ailes de papillon ont fondu sur l’expérience du réel absolu avant de surprendre l’énergie du hasard. D’altérités en passages, de chimères en réceptacles, de comètes en vérités, il consentit à la poésie en me soufflant : retourne-toi il n’y a rien.
En savoir plus : @jeanlucaribaud
Lire aussi : Ce que le soleil peut #3 — Ce que le soleil peut #2 — Ce que le soleil peut #1 — Je vois #4 — Je vois #2 — Je vois #1
Texte et image : Jean-Luc Aribaud.
09/2022
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