Tendre ampoule électrique
Je vois #1
Je vois sur les vitrines des visages reflétés
que le soir ravage comme ces empereurs
de marbre qui sur moi jouaient leurs effets de peurs
de tremblements dans la démesure de ces étés
italiens à souhait Mais là non vraiment le front
trop bas et les yeux sans audace musèlent l’âme
et coupent tout élan vers des mondes profonds
Nul désert nulle mer Juste du bas de gamme
De la solderie chinoise venue par containers
apprivoiser des peaux qui méritaient le nu
les prairies les forêts où chantent les oiseaux fiers
Et tandis que des bribes du printemps revenu
tentent encore de sauver ces visages humains
perchés au bord des gouffres à machines
un écran saturé de filles et de garçons malins
les convainc tout à fait d’entrer comme des sardines
dans cette boite infâme où meurent des caissières
Jean-Luc Aribaud. Vivant. Miette dans la mandibule, ses deux ailes de papillon ont fondu sur l’expérience du réel absolu avant de surprendre l’énergie du hasard. D’altérités en passages, de chimères en réceptacles, de comètes en vérités, il consentit à la poésie en me soufflant : retourne-toi il n’y a rien.
En savoir plus : @jeanlucaribaud
Lire aussi : Ce que le soleil peut #3 — Ce que le soleil peut #2 — Ce que le soleil peut #1 — Je vois #4 — Je vois #3 — Je vois #2
Texte et image : Jean-Luc Aribaud.
04/2022
Et aussi…