Tendre ampoule électrique
Ce que le soleil peut #2
Et lentement l’amoureuse
Distribua ses dons :
Ici son bouquet d’extases
Et de souffles vainqueurs,
Là son antique sagesse
Et ses rumeurs d’ailes fauves.
Prenez et jouissez en tous
Dans le tumulte des ans
Cousus sur vos épaules frêles.
Prenez et mourez-en tous
Dans le vagissement des chairs
Qu’oblige la pointe vive du présent.
Et lentement l’amoureuse
Referma la porte lourde du tombeau,
Une pierre noire sur les yeux,
Une pierre blanche sur la bouche,
Et dans le sommeil des sexes
Enroulés sur eux-mêmes
La tige du sureau tendue
Jusqu’à la clôture des temps.
Et puis son encre précieuse,
Son noir inépuisable,
Comme une semence de ténèbres
Dans le sillage des cieux.
Jean-Luc Aribaud. Vivant. Miette dans la mandibule, ses deux ailes de papillon ont fondu sur l’expérience du réel absolu avant de surprendre l’énergie du hasard. D’altérités en passages, de chimères en réceptacles, de comètes en vérités, il consentit à la poésie en me soufflant : retourne-toi il n’y a rien.
Poème extrait de Là où la parole se tient posée, éditions Abordo. Cyanotype réalisé sur l’ouvrage de botanique de H. Coupin, 1920.
En savoir plus : @jeanlucaribaud
Lire aussi : Ce que le soleil peut #3 — Ce que le soleil peut #1 — Je vois #4 — Je vois #3 — Je vois #2 — Je vois #1
Texte et image : Jean-Luc Aribaud.
12/2023
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